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Approches nouvelles du diagnostic des vaginoses à Gardnerella vaginalis.

E.Barrau(1), F.Lacombe(2), F.Martin(2), A.Astié(1).

Introduction

La vaginose bactérienne est une des causes la plus fréquente des leucorrhées pathologiques. A la consultation, cette affection est diagnostiquée chez environ 15% des femmes consultant pour des leucorrhées (tableau 1).

Diagnostic %
Vaginose bactérienne 15,00
Candida 35,00
Trichomonas vaginalis 0,50
Neisseria gonorrhoeae 0,00
Chlamydia trachomatis 0,10
Mycoplasma hominis 6,00
Ureaplasma urealyticum 2,00
Cytomégalovirus 0,05
Virus Herpétiques 2,00
Actinomycètes 0,60

Tableau 1 : Diagnostic : patientes examinées à la consultation de leucorrhées

Le terme de vaginose bactérienne, appellation choisie à l'occasion d'une conférence de l'OMS en 1984, rend compte de la colonisation du vagin par un grand nombre de bactéries anaérobies facultatives, parmi lesquelles Gardnerella vaginalis (G.v). De plus ce terme vaginose évoque l'odeur caractéristique, due aux amines.

Définition clinique

La plupart des auteurs privilégient les quatre premiers critères. Ces éléments joints à l'absence de signes inflammatoires et à l'aspect de la leucorrhée, font le diagnostic différentiel de la vaginose bactérienne et des autres vaginites. Le diagnostic clinique est ainsi réalisé rapidement à la consultation dans la majorité des cas.

Définition bactériologique

Dans la vaginose bactérienne, il y a remplacement de la flore de Döderlein par des bactéries anaérobies généralement associées à la présence en grand nombre de G.v.

La difficulté de culture de G.v pose un problème pour confirmer le diagnostic de vaginose bactérienne à G.v pour le bactériologiste.

L'absence de renseignements à la consultation, d'association de Clue cells-absence de leucocytes, de pousse de G.v; ne nous permet pas d'apporter un élément biologique au clinicien pour confirmer le diagnostic.

Approches différentes du diagnostic biologique

La biologie moléculaire est l'élément nouveau utilisé pour le diagnostic de G.v.

Deux techniques ont été choisies

la première est une technique d'hybridation moléculaire de G.v sans amplification avec révélation colorimétrique. (trousse Microprobe Affirm*VPIII)

la deuxième trousse utilisée est une technologie PCR d'extraction-amplification-révélation en gel d'une séquence spécifique de G.v. (trousse mis au point au laboratoire et validé).

L'évaluation de ces deux trousses au sein de CIBAM nous permet de dire

Ainsi à partir de cette hypothèse, une évaluation bio-clinique a été effectuée avec un centre de consultation gynécologique . Cinquante patientes examinées à la consultation ont figuré dans cette étude. Elle avait pour but d'évaluer la valeur prédictive positive:

Résultats

L'étude a porté sur 50 patientes sélectionnées (forte suspicion de G.v ) examinées à la consultation de leucorrhées.

Les résultats sont les suivants:

  36 patientes Vaginoses à G.v PCR+ Sonde+
Clinique   Patientes %
Interrogatoire Pilule 9 25
  DIU 9 25
  Tabac 14 39
  Pilule + Tabac 4 11
  DIU +Tabac 7 19
Examens clinique
évocateur v à G.v: odeur d'amine, pH 30 83
Examens biologiques
  test à la potasse positif 19 53
  présence de clue cells 14 39
  culture sur sang de lapin 19 53
  sensibilité SPS 19  
  sensibilité métronidazole 19  
  association Mycoplasma h 10 28
  et Ureaplasma u > 10000    
 
  2 patientes PCR+ Sonde-
Examens clinique
  examen clinique négatif 1 50
Examens biologiques
  test à la potasse négatif 2 100
  absence de clue cells 2 100
  culture sur sang de lapin négative  
 
  12 patientes PCR- Sonde-
Examens clinique
  examen clinique négatif 12 100
Examens biologiques
  test à la potasse négatif 12 100
  absence de clue cells 12 100
  culture sur sang de lapin négative  

Conclusion

Dans cette étude :

les critères cliniques (pertes vaginales à odeur d'amine, pH> 4,5) permettent de suspecter 83% des vaginoses à G.v.

les investigations biologiques couramment utilisées en laboratoire de ville (test à la potasse, présence de Clue cells, culture sur sang de lapin, sensibilité au métronidazole et SPS) permettent de diagnostiquer 53% des vaginoses à G.v.

La biologie "conventionnelle" apporte peu d'élément diagnostic au clinicien, si ce n'est d'exclure les autres pathologies.

La recherche de critères biologiques différents (utilisation de la biologie moléculaire: hybridation moléculaire sans amplification et PCR) permet d'améliorer le diagnostic.


(1) Centre d'Investigation Biologique d'Analyses Médicales
CIBAM 32 avenue de Villemur
31140 Saint Alban
Tél: 05.61.37.76.76

(2) Cabinet de Gynécologie Médicale
26 route de Fronton
31140 Aucamville
Tél: 05.61.70.74.28

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